Origine des noms des rues de Meuilebeik |
< la rue devint après 1975 " avenue " > Le sage de l'Inde, l'apôtre de la non-violence. Petit homme frêle à lunettes à monture d'acier, drapé dans son vêtement national, Gandhi seul créera beaucoup plus de difficultés à l'occupant anglais que vingt régiments. Il obtiendra finalement gain de cause. Et lui l'apôtre de la non-violence mourra assassiné en 1948 tandis qu'en 1974 son pays fait exploser une bombe atomique. Molenbeek a élevé une statue à Gandhi, sur la place des Étangs Noirs (elle fut déplacée plus tard dans le parc Marie-Josée). On pense ce que l'on veut des conceptions de l’artiste. En toutes choses c'est l’intention qui compte ! |
Molenbeek ne pouvait se singulariser dans ce domaine. Elle ne le fit donc pas et tint à consacrer une rue à Pierre Gassée.
Né à Gand le 2 mal 1828, Gassée vint s'installer à Molenbeek et en 1862, cet artiste de talent occupe les fonctions de dessinateur de la Compagnie des Bronzes. Mais ce qui le passionne avant tout c'est le théâtre. Avec Félix van de Sande et vader Kats (le seul à ne pas avoir sa rue à Bruxelles). Il s'attache à doter la région d'un théâtre flamand officiel. Ce fut un combat long et pénible qui nécessita de considérables sacrifices financiers de la part du trio de directeurs.
Pierre Gassée fut également conseiller communal (1882-1904). Il mourut le 13 avril 1908 à son domicile molenbeekois, 120 rue de l'Intendant.
Joseph Genot, dans un grand élan patriotico-social, fit remarquer à ses collègues que, décidément, il n'y en avait jamais que pour la même classe. « On oublie trop les malheureux ! » s'écria-t-il, et exigea que l'on donnât à une artère le nom de rue des chômeurs déportés. L'échevin AUGUSTE SMETS (square) répondit qu'il ne pouvait suivre le conseiller. Les Allemands, dit-il, n'ont pas déporté que des chômeurs ! Et il marqua son accord pour une rue des Déportés.
Ni les chômeurs, ni les déportés en général n'eurent leur plaque à Molenbeek. Par contre Genot eut la sienne et Auguste Smets eût son square à un endroit qui s’appelait avant rue de la Drève. Et on ne nous empêchera pas de croire que la Drève était davantage de nature à faire rêver les Molenbeekois. C'était au temps où Molenbeek sentait bon la campagne...
Mais, comme en ces temps-là on avait encore quelque pudeur, on n'alla pas jusqu'à indiquer sur les plaques le nom de ce fonctionnaire. S'agissait-il du nommé Vanneckele qui exerçait ces fonctions à l'époque ?
Souvent le populaire, autant par agressivité que par facilité, méprisait les noms officiels et leur substituait une appellation bien à lui. Ainsi le nom du propriétaire qui orne cette impasse était-il plus fréquemment remplacé par celui de " Poot van Colas ", (Porte de Colas). Quant à savoir qui était ce Colas !...
Dans le Bulletin du Touring Club d'octobre 1929, sous la signature de Petitjean : « Le titre nobiliaire de prince de Grimberghen, qui s'orthographie, en ce cas, Grimberghe, fut porté par un personnage dont le nom, Edmond de Grimberghen, a été donné à une rue de Bruxelles. Le château de Grimbergen appartient encore actuellement a un membre de la famille des Mérode. Le chef de cette famille ajoute, a son titre de prince de Mérode, celui de prince de Grimbergen et de Rubempré ».
Il y a longtemps, la rue Edmond de Grimberghe était flanquée, à son entrée, chaussée de Gand, de deux piliers et elle se terminait en cul-de-sac.
A une séance du Conseil, le mardi 6 décembre 1949, il échut au bourgmestre Edmond Machtens de remettre au père de Marcel Grüner les distinctions accordées au disparu. Le bourgmestre donna lecture du texte officiel.
« Par Arrêté de son A.R. le Prince Régent, la Croix de Chevalier de l'Ordre de Léopold avec palme, la Croix de guerre 1940 avec palme, la Médaille de la Résistance et la Médaille commémorative ont été décernées, à titre posthume, au Lieutenant Grüner Marcel, pour s’être, malgré son jeune age, consacré à un service de renseignements. Réalisa a l’entière satisfaction de ses chefs les missions périlleuses qui lui furent confiées. Parachuté en Belgique occupée, il fit preuve dans l'accomplissement de ses missions d'un courage digne des plus grands éloges. Arrêté en raison de son activité, il fut déporté en Allemagne et mourut dans le 1er trimestre de 1945 »
Marcel Grüner était né à Etterbeek le 17 février 1922.
Voulant rendre hommage à un concitoyen fusillé par les Allemands en 1942, on débaptisa la rue en septembre 1944 et elle devint rue Fik Guidon, Fik étant le diminutif bruxellois de Victor. Il habitait au n° 26 de la rue, était né à Louvain le 1er janvier 1898 et mourut à Hambourg, le 17 janvier 1942.
Voici un nom venu du fond des siècles et qui, de mémoire d'homme, a toujours désigné ce lieu-dit. Pourtant ce n'est qu'en 1927 que le nom fut officialisé lorsqu'on traça la rue a travers le quartier d'Osseghem.
Quelques temps après, un sénateur – aux champs - voulant visiter l'école Jef Mennekens qui y avait été élevée, signale à l'administration qu'il avait eu de la peine à trouver la rue du Gulden Bodem. il semble que ce sénateur ait fait des remarques assez désobligeantes sur le nom donné par l'administration à cette artère. Il en résulte une note du bourgmestre disant, entre autres : « En donnant à une petite rue d'un nouveau quartier le nom de Gulden Bodem, l’administration communale a voulu faire survivre, et c'est honorable, une ancienne appellation locale comme Beekkant, Scheutbosch, Karreveld, Mortebeke et d'autres encore. D'aucuns souhaitent que l'on fasse revivre ainsi le passé de notre commune en maintenant le caractère du milieu local ».
On a gardé les noms de différents propriétaires de terrains dans le quartier du Gulden Bodem. Par exemple en 1870, Veidekens-Van Espen, Petrus, Halot (celui du passage et de l'usine de la rue de l'Eléphant) puis sa veuve et ses entants en 1892 qui vendent, en 1895 à Walckiers-Mascart qui en 1916 habitent avenue Louise 168
Le Collège n'y put résister et donna le nom de De Gunst à une rue. Mais dix ans plus tard seulement !
Lettre H :
HAECK (rue).
Maurice Van Hemelrijck va faire front tout seul et à tout le monde. Ce Congo qu'il aime, il veut le mener par les voies les plus sûres et les plus rapides à l'émancipation. Mais il a contre lui non seulement les hommes politiques ancrés dans des habitudes datant de Léopold II mais aussi les Belges du Congo, l'administration, les milieux d'affaires. Ce sera contre Maurice Van Hemelrijck la grande conspiration de la médiocrité et de l'intérêt. Écœuré, privé des moyens dont il aurait dû pouvoir disposer, Maurice Van Hemelrijck démissionne, espérant provoquer un choc dans l'opinion. Las, cette opinion s'endort, croit au miracle ...
Seul Van Hemelrijck avait raison. Contre tous. Il mourut brusquement la veille des élections communales de 1965. Il avait été élu une dernière fois conseiller communal.
On disait de lui qu'il avait mauvais caractère. C'est toujours ce que disent les médiocres des hommes qui ont du caractère. Tout court !
Ce nom remplaçait celui de rue du Sépale. Qu'est-ce que le sépale ? Il faut recourir au dictionnaire : foliole du calice d'une fleur. Toujours cette hantise de la botanique... Mais il s'agit de Jean de la Hoese, encore qu'en 1932, le Collège parle de Jan de la Hoese et qu'un M. Van Bleyenberghe fasse remarquer que la décision de principe de donner ce nom à une rue remonte à 1917.
Qui est donc ce Jean de la Hoese ? S'il s'agit du peintre, certaines de ses œuvres sont exposées au Musée Charlier et à la maison communale de Saint-Josse-ten-Noode. Celui-là est né en 1846 et mort en 1917. Il est donc probable que l'affirmation de M. Van Bleyenberghe fixant 1917 comme date de la décision de principe vienne en appui de l'hypothèse selon laquelle il s'agirait du peintre.
Signalons toutefois qu'en 1816 naissait à Molenbeek un Jean-Baptiste de la Hoese, époux Stouffs, qui habita plus tard 13, rue du Jardinier. Est-ce lui que l'on a voulu honorer, et dans ce cas pourquoi ? Où était-il le père du peintre ? Mystère !
Henri Hollevoet fut bourgmestre de Molenbeek de 1879 à 1911, soit pendant trente-deux ans. Il se place en deuxième position, derrière Edmond Machtens, pour le record de longévité maïorale. G. MOMMAERTS ne fut bourgmestre que pendant deux ans (1876-1878), tout comme JULIEN HANSSENS (1912-1914), ils n'en ont pas moins leur rue ou leur avenue. Hollevoet reçut son avenue en juillet 1912, Mommaerts en 1925. Pour ce qui est de Julien Hanssens, cela se passait en 1928. Mais à propos de ce dernier on semble avoir eu des scrupules. Le bourgmestre Mettewie (qui donnera son nom au boulevard) et le secrétaire communal Jef Mennekens hésitent. Alors un fonctionnaire, soucieux de son avancement, rédige une note à M. le bourgmestre: « Il existe à Bruxelles une rue Charles Hanssens mais je trouve que nos bourgmestres ont le droit de donner leur nom à une artère de leur commune ». Flatteur va ! |
Faut-il croire que l'excellente opinion qu'avaient les établissements Delhaize à propos du bourgmestre Hollevoet n'était pas partagée par tout le monde ? En 1887 paraissait, en effet, un journal sous le titre explicite de « L'A bas Hollevoet ».
En 1929, le Collège de Molenbeek décide d'allonger le nom de Houzeau pour la bonne raison que la commune d'Uccle possède déjà une avenue Houzeau. En fait, il s'agit du même personnage. Professeur extraordinaire à la Faculté des Sciences, Jean-Charles Houzeau de le Haye était né à Mons. Il fit ses études à I'U.L.B. et, en 1876, on le retrouve Directeur de l'Observatoire et membre de l'Académie Royale. Jean-Charles Houzeau méritait de passer à la postérité : ses titres scientifiques étaient éminents. Mais cet homme de sciences n'était pas insensible à la misère ouvrière. De 1848 à 1849 il apparaît comme leader de nombreuses réunions de, protestations et, en 1849, c'est lui qui préside le fameux « banquet républicain » au Prado à Molenbeek. On y proclama la république. Aussitôt Houzeau est révoqué par le gouvernement. Il s'exile en Amérique et n'en reviendra qu'en 1876. |
Ces progressistes du parti libéral mirent au point la loi de 1879 sur l'enseignement qui provoqua la guerre scolaire du siècle dernier.
En cette année 1864, Pierre Van Humbeeck est élu député à Bruxelles. Quatorze ans plus tard, il devenait le premier ministre belge de l'Instruction Publique. Jusqu'alors, sous l'égide des gouvernements unionistes et catholiques, le département de l'Instruction Publique était rattaché au ministère de l'Intérieur.
Cette seule innovation provoqua, dans les rangs catholiques une opposition violente. Le parti de l'église ne connaissait rien encore des intentions gouvernementales en matière scolaire qu'il mobilisait déjà ses troupes pour la défense de « l'âme de l’enfant ». Or, il était bien évident que la loi de 1879 ne faisait que tenter de rétablir un équilibre idéologique dans l'enseignement. Face à un réseau «engagé» du côté chrétien, les hommes d’État de l'époque voulait mettre sur pied un enseignement neutre, qui fut comme le disait Emile Banning, « l'école du citoyen ».
En 1884 les élections furent défavorables aux libéraux principalement à cause des divisions qui les déchiraient : certains, comme Eudore Pirmez, reprochaient au gouvernement libéral sa politique scolaire ; d'autres, comme Paul Janson, exigeaient la lutte pour le suffrage universel.
Au moment où Paul Janson sera élu à la Chambre, Pierre Van Humbeeck était président de la Fédération bruxelloise du parti libéral. Il démissionne pour protester contre l'accession de Janson au Parlement, considéré par lui comme trop à gauche !
Une stèle commémorative à Pierre Van Humbeeck située au coin de la rue Rempart des Moines et la rue Antoine Dansaert illustre le combat de cet ancien conseiller communal et Ministre de l'Instruction Publique pour la promotion de l'enseignement public en Belgique. Cette œuvre due au sculpteur Charles Samuel est inaugurée en 1902. La stèle est intégrée à un pan de mur réservé à cette fin dès la construction de l'immeuble en 1899. La sculpture d'aspect monumental est traitée en bas-relief pour que le passant puisse l'observer sans devoir prendre du recul. Une muse légèrement drapée symbolisant la Science transmet son savoir à un jeune garçon. De la main droite, elle désigne le portrait en marbre blanc de Pierre Van Humbeeck situé au-dessus d'un olivier, gage d'éternité. |
la chanson des rues de Molenbeek Saint Jean de Jean Francis (Louis Musin éditeur Bruxelles)
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