Origine des noms des rues de Meuilebeik |
Il naquit à Molenbeek-Saint-Jean en 1864. Élève de Portaels, il était sourd et bègue depuis l'enfance marquée par une maladie grave. Enfermé dans sa solitude, il se pencha sur la peine des hommes. Dès ses débuts, il témoigna contre l'exploitation de l'homme par l'homme, illustra la peine des ouvriers, leurs luttes, leurs souffrances. Les injustices sociales le révoltaient et socialiste convaincu, il peignit cet admirable "Soir de grève" (Musée de Bruxelles). Il fut, toute sa vie fidèle à son idéal. En 1910, le Collège de Molenbeek décida d'honorer ce peintre né sur son territoire et qui lui faisait si grand honneur. Laermens avait quarante-six ans et on décida de débaptiser la rue de l'Académie et de lui donner le nom de l'artiste. Le bourgmestre Hollevoet, en présence de Laermans et de nombreuses personnalités, Inaugura la plaque le 18 décembre 1910, Jour où toute la commune rendait un hommage au peintre. |
En 1914, avant que la tourmente ne s'abattit sur l'Europe, un journal publiait cet écho charmant : Pendant la maladie de Laermans la Reine Elisabeth, dont le père était oculiste en Bavière, allait rendre visite au malheureux artiste.
Lors de sa première visite la Reine était en conversation avec l'artiste quand, tout à coup, la vieille maman qui un instant s'était éclipsée, revint avec un plateau chargé de verres et invita « Madame la Reine » à boire ce porto « que son mari lui-même avait mis en bouteilles ».
La Reine sourit et trinqua de bon cœur.
Après son départ la mère de Laermans prit la chaise sur laquelle la Reine avait pris place et la mit de côté, déclarant que plus personne d'autre ne s'en servirait.
Mais qui donc est cet Adolphe-là ? Vingt-huit ans après, en 1935, les services de l'administration se posent encore la question. On trouve cependant dans un vieux dossier le nom d'un fonctionnaire des Ponts et Chaussées et des Travaux Publics, qui répond à ce patronyme mais aujourd'hui encore on n'est pas sûr.
En mars 1929, on vendait un immeuble boulevard Léopold II à Molenbeek, Une note de l'administration précise que cette artère est l'une des plus belles de la commune, avec ses 45 mètres de largeur et où se dressaient, à l'époque, "près de deux cents immeubles, une vingtaine de plus du côté droit que de l'autre, du fait principalement, de l'existence, à front de rue, d'une usine dont la façade se développe sur plus de cent mètres, exactement 182,46 mètres".
Nous avons des indications concernant la profession exercée par les différents propriétaires-vendeurs : peintre, boucher, chef de cuisine, négociant, cafetier, propriétaire, teinturier, boulanger (conseiller communal) et, enfin, deux heureux "sans profession". Parmi ces dix maisons, huit étaient occupées par le propriétaire, une était inoccupée et la dernière était donnée en location.
Le 10 avril aussi sec, on attire l'attention des édiles sur le fait qu'un tel square existe déjà à Bruxelles. Alors, mais sans se presser, le 28 juillet il se passe cette chose admirable : le Collège de Molenbeek invente le mot Libérateurs et le donne à ce square. Savait-il que quinze ans plus tard, le mot allait faire une telle fortune ?
Georges Bernanos.
Mais le doute subsiste car on pourrait tout aussi valablement prétendre qu'en fait de peintre c'est Louis-Joseph Le Lorrain qu'on a voulu évoquer. Mort à Saint-Pétersbourg après être né à Paris en 1715, il fut un peintre académique.
Nous préférerions, quant à nous, si nous avions à choisir Le Lorrain Jacques, un poète du XIX siècle qui donna à toute la gent de plume une belle leçon d'humilité. Monté à Paris de son Bergerac natal, il publia de nombreux romans, fit jouer des pièces au théâtre (dont un don Quichotte). Pourtant le succès ne venant pas, il reprit en 1886, le métier de son père. Et tout en continuant d'écrire, le soir à la chandelle, le jour il était savetier. Un vieux Molenbeekois prétend que le Le Lorrain en question était un propriétaire foncier et qu'il se prénommait Damien-Ciaudius-Auguste, décédé vers 1884. Le 30 janvier 1937 mourait à Ixelles une veuve Léandre Figue (parfaitement !) née Louise Lelorrain, parente de Damien-Claudius. L'avis nécrologique orthographie le nom en un seul mot. Alors quoi ? Vous avez le choix !
Ah ! j'oubliais : la Lys c'est fort évidemment le fleuve gantois où l'on rouissait le lin. Et pour ne pas faire de jaloux, parmi les fleuves et cours d'eau du pays, Molenbeek a doté LA SAMBRE (1), L'OURTHE, LA MEUSE et L'ESCAUT.
(1) Décision du collège le 1er mai 1903
la chanson des rues de Molenbeek Saint Jean de Jean Francis (Louis Musin éditeur Bruxelles)
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