HU(MOEUR)S BUXELLOISES ... ​BRUSSELS ZWANZE ...
  • ACCUEIL
  • (MOEUR)S
    • BRUXELLES
    • LEEKES / CHANSONS
    • BRUXELLES NOSTALGIQUE >
      • NOTRE BRUXELLES OUBLIE (JEAN D'OSTA)
      • DOCUMENTAIRES - VIDEOS
    • HISTOIRE / CONTES / LEGENDES / PERSONNAGES & PERSONNALITES
    • Brussel Visiteire / Visite de la Ville
    • Hu(moeur) Diaporamesque
  • HU(MOEUR)S
    • ZWANZE BRUXELLOISE
    • VIRGILE
    • SIMONE MAX
  • PHILOLOGIE BRUXELLOISE
    • PHILOLOGIE BRUXELLOISE - ACCUEIL
    • DISKIONNAIRE BRUSSELEIR-FRANCAIS
    • DISKIONNAIRES DES EXPRESSIONS BRUXELLOISES
    • DISKIONNAIRE DES INSULTES BRUXELLOISES
    • DISKIONNAIRE ETYMOLOGIQUE DES MOTS ET EXPRESSIONS
    • LA MINUTE BELGE
  • MEUILEBEIK
    • MEUILEBEIK - ACCUEIL
    • MOLENBEEK SATIRIQUE
  • LES FLAUWSKES DE TISCHKE
  • Agenda
  • Newsletter
  • FACEBOOK
  • A propos
  • Kameroede

Meuilebeik - Diskionnaire des rues - K & L

6/11/2014

0 Commentaires

 

Origine des noms des rues de Meuilebeik
Les rues commençant par les lettres K et L

Lettre K :

KARREVELD (avenue du).
Les Molenbeekois sont fiers du château qui donne son nom à cette avenue. Comme ils sont un tantinet glorieux ainsi que l'on dit à Bruxelles, ils prétendront - si vous leur en parlez - que ce lieu-dit doit son topo-nyme au fait que Charles Quint y logea, d'où le nom de Karel-veld. C'est tentant et ce bougre de Charles Quint n'a pas fini de se retrouver partout où c'est possible à Bruxelles. Mais enfin, il y a certains éléments que l'on ne peut négliger, même si l'on est Molenbeekois. Alors, si vous faites remarquer à ces admirateurs du Grand Empereur qu'il est peu probable qu'arrivant à Bruxelles, leur héros se soit arrêté au Karreveld alors qu'il lui restait une petite demi-heure de chevauchée pour se retrouver dans son palais du Coudenberg, ils rendent gentiment les armes. Mais en se repliant sur une position stratégique préparée à l'avance. Ils déclarent que, oui, peut-être, n'y a-t-il pas passé la nuit mais que, de toute manière, il s'y arrêta, ne fut-ce que pour satisfaire un besoin naturel dû à de nombreuses libations. Et d'évoquer l'empereur faisant pipi dans les allées du château. C'est curieux : les Bruxellois, et les Molenbeekois sont Bruxellois plus un, ont toujours tendance à humaniser les grands de ce monde en les montrant dans l'exercice de fonctions peu prestigieuses. Ne sont-ils pas les seuls, par exemple, à avoir élevé une statue à un gamin joufflu et nu dont le seul titre de gloire est de faire pipi dans une vasque ?

Oublions l'empereur Charles Quint et son train, les placards et l'Inquisition, les chevauchées et les bâfrées.

Charles Quint n'est pour rien dans la gloire et le nom du Karreveld. La preuve ? En 1253, une pièce officielle parle déjà du hameau de Carnevelt et, en 1270, ce nom est repris dans un acte de donation du Duc de Brabant, Jean Ier portant sur le domaine qu'il cédait à sa femme, Marguerite, fille de Saint Louis, roi de France. En 1321, il est question, dans les vieux grimoires, d'une famille de Carlevelt Donc, pas de Charles Quint dans cette histoire.

Mais alors d'où vint le nom de Karreveld donné au domaine ? On pourrait argumenter qu'il doit son origine à la nature du terrain qui est fait de terre à briques. Et ... pourquoi non ? Sans doute l'appelait-on le champ de la terre à briques, en néerlandais Karrelvelt. Ne pas oublier, par exemple, que non loin de là se situait le lieu-dit Potaerdegat (trou à glaise) et, sur le territoire de Koekelberg, à quelques centaines de mètres, existe une rue de la Glaisière. D'ailleurs, plusieurs briqueteries ont fonctionné dans la région et, en 1934, il existait encore des baraques de briquetiers tout près du château.

Au XVIIème siècle, le domaine appartenait à un bon bourgeois de Bruxelles, Jérôme Van Ghindertaelen, qui semble s'identifier avec un des échevins de la capitale. Mais échevin ou non, Jérôme Van Ghindertaelen dut bien en passer par où tous passent ... il mourut. En 1656, sa veuve vend le domaine à un seigneur espagnol, don Garcia Osorio y Borgia dont on raconte qu'il était apparenté à la famille des Borgia, ces agréables personnes qui maniaient avec astuce et habileté le poison et le poignard. C'est en 1780 que le Karreveld devint la propriété de la famille de Villegas. Elle n'allait s'en défaire qu'en 1930 en le vendant à la commune de Molenbeek-Saint-Jean.

Vers le début du siècle XXe, le château du Karreveld abritait une laiterie-guinguette à l'enseigne de "Café-restaurant du château du Karreveld - Grande Laiterie du Vélodrome - Propriétaire : F. Klingels".
C'est la commune qui entreprit la restauration du château : lorsqu'on gratta la chaux qui recouvrait les murs, la brique espagnole apparut dans toute sa beauté. Une brochure publiée en 1968 par la société Electrogaz décrit ainsi le domaine restauré L'oeuvre de restitution du passé qui a été entreprise, ne s'est volontairement pas limitée dans une époque étroite. Elle a, au contraire, voulu recréer une oeuvre vivante et marquer la plausible évolution de l'ameublement du Château au gré des héritages.

C'est la raison pour laquelle, dans l'hostellerie proche, a été installée une taverne de décoration hollandaise avec un mobilier de genre anglais. Le Taciturne, en son palais de Delft, aurait pu laisser courir son regard sur de semblables faïences Van Dyck, à Londres, aurait pu s'asseoir dans des fauteuils identiques et Rubens aurait pu, à ces tonnelets de faïence anglaise, emplir un gobelet, façon de Venise, sorti des ateliers à privilèges de Lierre, Anvers ou Bruxelles.

Le restaurant contigu est de style renaissance mais les deux salles de l'étage sont francisées ; il faut se souvenir en effet que le Maréchal de Saxe a, plus d'une fois, soupé à Bruxelles.
Dans les combles, aux formes apparentes et richement décorées, se trouve aménagée une salle de réunion à caractère monacal en style Meuse et Rhin.
A l'aile extrême gauche de l'hostellerie, sous la tourelle à campanile, a été recréé l'oratoire - non consacré - pourvu d'un mobilier d'une sobre pureté.
Sur les côtés ouest et nord, à partir de l'oratoire, se dressent les bâtiments d'hôtel qui groupent 24 chambres confortables et plaisantes.
Le château s'élève au milieu d'un parc entièrement tracé, modelé et planté par le service des Plantations communales.
Le dessin en a été établi en respectant les particularités. De nombreuses essences rares, araucarias, cèdres du Liban et atlantiques, juniperus et autres résineux sont venus orner le domaine. Une demi-lune, formant corbeille de fleurs visible du restaurant, a été créée pour le plaisir des yeux. Vers l'arrière, un jardin à la française charme les pensionnaires de sa claire ordonnance ».

Vers le début du siècle était installé, à proximité du château, une piste de vélodrome dont on retrouve le souvenir dans l'enseigne de la laiterie-guinguette. C'est sur cette piste que se tua Charles Verbist, l'un des coureurs cyclistes les plus réputés de l'époque. La popularité de ce champion était tellement grande qu'une chanson vit le jour après sa mort. Elle disait à peu près :

Charelke, Charelke, Charelke Verbist 

Aïeni gereie op de pist 

Aieni geleige in de kist... 



Ce qui se peut traduire :

Charles Verbist 

Si tu n'avais pas roulé sur cette piste 

Tu ne serais pas dans un cercueil


Photo

Aujourd'hui, le château du Karreveld, grâce au bourgmestre Machtens, est devenu un musée où l'on peut admirer une importante collection de toiles de maître. Il n'est pas que cela : les mariages des Molenbeekois y sont célébrés et les séances du Conseil ou du Collège s'y tiennent souvent. Par ailleurs, la grande salle appelée la "grange" et où l'on pouvait saluer auparavant, au passage, une admirable toile de Laermans, abrite de nombreuses manifestations culturelles.

Peu de communes de l'agglomération possèdent un domaine aussi admirablement restauré dans un parc de verdure à la mesure de l'homme.

Dans une évocation de la longue marche du cinéma belge » (in Un demi-siècle d'art en Belgique, édité par la Sabarn pour son cinquantième anniversaire) Francis Bolen rappelle le rôle joué par Molenbeek dans l'histoire des débuts du cinéma en Belgique.

Les Molenbeekois d'aujourd'hui seront probablement heureux de lire ces pages de Bolen. L'aventure qu'il raconte commença en 1910... « Encore sera-ce à un Français que Bruxelles devra son premier studio, celui installé au Karreveld, chaussée de Gand par Alfred Machin, collaborateur de Charles Pathé.

Machin avait amené avec lui certains acteurs mais fit aussi appel au personnel artistique des théâtres belges, notamment à André Jacquemin dont il fit son « Régisseur de mise en scène ». De 1910 à 1914, une vingtaine de films furent produits par la "Belge-Cinéma films" (ainsi Machin avait-il baptisé sa firme). Grâce aux accords conclus avec Pathé ces films connurent une diffusion mondiale. Deux d'entre eux sont arrivés jusqu'à nous : « La Jolie Fille de Delft » et « Maudite soit la Guerre ». Tous deux se signalent - ce qui était nouveau - par le recours fréquent aux extérieurs et aux décors naturels : les façades de la Grand'Place de Bruxelles, le péristyle et le plateau du théâtre du Parc, le dancing Merry Grill, la Forêt de Soignes dans «La Jolie Fille de Delft » : le vieux moulin à vent où s'affrontent les deux officiers ennemis dans « Maudite soit la Guerre ».

Après la guerre, Machin ne reparaît pas à Bruxelles mais André Jacquemin, son ex-bras droit a repris le studio (le Karreveld). Il y produit « Le Portrait de l'Amiral » dont la mise en scène est assurée par le Français Le Forestier. Parmi les interprètes Mme Dépernay, mère de Fernand Gravey, l'indispensable Fernand Crommelijnck et une révélation : Paul Claude, ingénue au jeu remarquablement sobre pour l'époque.

En 1921, le Karreveld ouvre ses portes à Paul Fion pour le tournage de « BELGIQUE ». Ce "film de propagande nationale sous la haute protection du gouvernement belge" était dédié "aux héros anonymes dont la volonté tenace et l'ardent courage arrêtèrent les hordes germaniques". Il évoquait évidemment les horreurs de la guerre mais aussi le visage pacifique d'un pays industrieux. L'armée avait prêté son concours. On écrivit que Paul Fion avait fait « un film éternel ». Il n'en reste qu'un souvenir immatériel.

C'est aussi au Karreveld que le même Paul Fion tourne en 1922 les intérieurs de « Dans Bruges-la-Morte », un mélodrame qui ne doit rien au poète Georges Rodenbach mais tout au réalisateur qui s'est fait son propre scénariste. L'accueil de la critique est élogieux et salue tout particulièrement l'apparition au firmament cinématographique de Suzanne Christy, la blonde ingénue, en somme la seule vedette proprement cinématographique dont la Belgique aura quelque raison de s'enorgueillir dans l'ère du muet.

Francis Bolen ajoute en note : « Suzanne Christy fut la première épouse de Charles Spaak. Avec lui, elle monta à la conquête de Paris où Julien Duvivier lui confia le rôle principal de la Divine Croisière (1927) mais elle revint fréquemment en Belgique à l'appel de l'un ou l'autre réalisateur ». Il semble que « Dans Bruges-la-Morte » soit le dernier film à avoir été tourné au Karreveld ».

KINDERGELUK (rue).
Dans une commune où l'on proclame, sur une plaque, que la VIEILLESSE HEUREUSE se situe dans l'avenue du même nom, il eût été injuste d'oublier le bonheur des enfants. La rue Kindergeluk est là pour la cause, rappelant qu'il y avait, à l'endroit, une colonie scolaire dont le but était de rendre heureux les enfants.
Photo

KORENBEEK (rue du).
Cette rue - vieille rue, vénérable rue ! S'appelait avant Hollestraat (rue Creuse). 
Cela rappelait bien des souvenirs aux Molenbeekois du début du siècle. Veux pas le savoir ! Décréta le Collège de 1904 et il raya rageusement ce nom de la toponymie molenbeekoise. Fort heureusement le Collège reprit une autre vieille dénomination locale : le nom du ruisseau qui baguenaudait naguère dans la commune, à travers les champs de blé.

KOSTER (impasse De).
<l'impasse n'existe plus et se situait au 76 de l'actuelle chaussée de Gand>

L'homme était propriétaire. Cela lui suffisait. Mais à l'état-civil son nom s'orthographie De Coster et il se prénommait Philippe-Englebert. Il était né à Duysbourg le 14 février 1828.

Dessins : Inconnu. Source : Jean Boterdael (MOLENBECCA)


Lettre L :

LAEKENVELD (rue du).
Lieu-dit connu de toute éternité. C'est le champ situé aux confins de la commune, près de Laeken, D'où le champ de Laeken. En 1905 déjà le Collège officialisa le nom de la rue.

LAERMANS (rue Eugène).
Il naquit à Molenbeek-Saint-Jean en 1864. Élève de Portaels, il était sourd et bègue depuis l'enfance marquée par une maladie grave. Enfermé dans sa solitude, il se pencha sur la peine des hommes. Dès ses débuts, il témoigna contre l'exploitation de l'homme par l'homme, illustra la peine des ouvriers, leurs luttes, leurs souffrances. Les injustices sociales le révoltaient et socialiste convaincu, il peignit cet admirable "Soir de grève" (Musée de Bruxelles). Il fut, toute sa vie fidèle à son idéal. En 1910, le Collège de Molenbeek décida d'honorer ce peintre né sur son territoire et qui lui faisait si grand honneur. Laermens avait quarante-six ans et on décida de débaptiser la rue de l'Académie et de lui donner le nom de l'artiste. 


Le bourgmestre Hollevoet, en présence de Laermans et de nombreuses personnalités, Inaugura la plaque le 18 décembre 1910, Jour où toute la commune rendait un hommage au peintre.
Photo
Eugène Laermans dans son atelier
Petite anecdote plaisante à cet égard : le chef du Bureau de la Population, M. Pasteur, se plaint d'ignorer le changement de nom de la rue et il écrit une note « J'ai appris que la dénomination de la rue de l'Académie aurait été modifiée en celle de « rue Eugène Laermans ». Dans l'affirmative, j'aimerais en être avisé officiellement aux fins de pouvoir faire le nécessaire aux registres de la population ». Eugène Laermans mourut à Bruxelles en 1940.

En 1914, avant que la tourmente ne s'abattit sur l'Europe, un journal publiait cet écho charmant : Pendant la maladie de Laermans la Reine Elisabeth, dont le père était oculiste en Bavière, allait rendre visite au malheureux artiste.

Le peintre habite avec sa vieille mère une maison bourgeoise à Molenbeek. 
Lors de sa première visite la Reine était en conversation avec l'artiste quand, tout à coup, la vieille maman qui un instant s'était éclipsée, revint avec un plateau chargé de verres et invita « Madame la Reine » à boire ce porto « que son mari lui-même avait mis en bouteilles ». 
La Reine sourit et trinqua de bon cœur. 
Après son départ la mère de Laermans prit la chaise sur laquelle la Reine avait pris place et la mit de côté, déclarant que plus personne d'autre ne s'en servirait.

Photo
La sépulture de la famille Laermans-Wets au cimetière de Meuilebeik

LAITERIE (rue de la).
Molenbeek ayant été agricole avec fermes, vaches, cochons, poules et bœufs, pourquoi n'y aurait-il pas eu, sur le territoire de la commune, une laiterie ? Il y en eut même plusieurs, la plus connue étant celle qui se trouvait en cet endroit.

LAVALLEE (rue Adolphe).
En 1907, le Collège de Molenbeek est confronté à un problème épineux. On lui signale, en effet, qu'il existe, sur le territoire de Bruxelles-Ixelles une rue de la Vallée. Il y a, argue-t-on, un risque de confusion avec la rue Lavallée à Molenbeek. Alors, le 21 juin 1907, le bourgmestre Hollevoet et le Collège décident de prénommer le Lavallée en question et jettent leur dévolu sur Adolphe.

Mais qui donc est cet Adolphe-là ? Vingt-huit ans après, en 1935, les services de l'administration se posent encore la question. On trouve cependant dans un vieux dossier le nom d'un fonctionnaire des Ponts et Chaussées et des Travaux Publics, qui répond à ce patronyme mais aujourd'hui encore on n'est pas sûr.

LEMAIRE (rue Joseph).
Tant qu'à faire, pourquoi pas Lemaire ? Il est vrai que celui-ci fut fait ministre d'Etat et qu'il dirigea une grosse compagnie d'assurances.

LEOPOLD Il (boulevard).
Il n'est que juste d'avoir donné le nom du roi Léopold II à ce boulevard. C'est lui qui le voulut dans sa volonté d'urbaniser la ville et de la doter des voies de communication rapides et spacieuses. Tous les grands boulevards devraient porter son nom, d'ailleurs. Mais il y aurait confusion. Une fois de plus, Molenbeek fut la seule à pouvoir se permettre cet hommage mérité. Ailleurs on a dû se rabattre sur le Souverain ou sur Tervueren.

En mars 1929, on vendait un immeuble boulevard Léopold II à Molenbeek, Une note de l'administration précise que cette artère est l'une des plus belles de la commune, avec ses 45 mètres de largeur et où se dressaient, à l'époque, "près de deux cents immeubles, une vingtaine de plus du côté droit que de l'autre, du fait principalement, de l'existence, à front de rue, d'une usine dont la façade se développe sur plus de cent mètres, exactement 182,46 mètres".
Dans le cours de 1928, dix des immeubles du boulevard avaient changé de propriétaire (les numéros 117, 121, 175, 177, 102. 138, 175, 190, 192 et 212). Le plus cher atteignit un prix de 275.000 francs. "Ce n'est pas le plus grand, affirme la note communale, comme on pourrait le croire. Le plus grand - 364 m2 - fut vendu dix mille francs de moins que le premier. De même, le plus petit, d'une contenance d'un demi are, trouva amateur à 120.000 francs alors que deux autres, d'une aire plus considérable s'aliénèrent à moins de 116.000 francs et 108.000 francs, ce dernier étant le meilleur marché de tous. Il est entendu, point n'est besoin d'insister sur ce fait, que ces chiffres n'ont qu'une certaine importance, car il convient de tenir compte d'autres éléments encore pour juger de la valeur relative de ces propriétés. Bref, au total les dix immeubles coûtèrent 1.702.640 francs, ce qui fait une moyenne de 170.000 francs, cependant trois seulement dépassèrent cette somme et six n'atteignirent même pas 155.000 francs" .

Nous avons des indications concernant la profession exercée par les différents propriétaires-vendeurs : peintre, boucher, chef de cuisine, négociant, cafetier, propriétaire, teinturier, boulanger (conseiller communal) et, enfin, deux heureux "sans profession". Parmi ces dix maisons, huit étaient occupées par le propriétaire, une était inoccupée et la dernière était donnée en location.

LIBERATEURS (square des).
On pourrait croire que cette appellation date d'après la guerre 40-45 et qu'elle vise à rendre hommage - en bloc - à tous les soldats des armées alliées. Celle de Patton, celles d'Eisenhower, de Montgomery, de Leclerc ou de Mac-Auliff. Eh ! bien on se tromperait. En mars 1930, le Collège baptisait ce square - un peu à la légère et sans doute sans réfléchir - square des Combattants.

Le 10 avril aussi sec, on attire l'attention des édiles sur le fait qu'un tel square existe déjà à Bruxelles. Alors, mais sans se presser, le 28 juillet il se passe cette chose admirable : le Collège de Molenbeek invente le mot Libérateurs et le donne à ce square. Savait-il que quinze ans plus tard, le mot allait faire une telle fortune ?
Photo
Square des Libérateurs
LIBERTE (avenue de la).

"Liberté, liberté, que de crimes on commet en ton nom. Madame Roland. La liberté ? Pour quoi faire ?"

Georges Bernanos.

LORRAIN (rue Le).
On affirme qu'il s'agit du peintre français, Claude Gelée (1600-1682), dit Le Lorrain né dans les Vosges, d'où son surnom. Nous ne disons pas que ce paysagiste délicat aux toiles lumineuses ne méritait pas d'être honoré à Molenbeek.

Mais le doute subsiste car on pourrait tout aussi valablement prétendre qu'en fait de peintre c'est Louis-Joseph Le Lorrain qu'on a voulu évoquer. Mort à Saint-Pétersbourg après être né à Paris en 1715, il fut un peintre académique.

Nous préférerions, quant à nous, si nous avions à choisir Le Lorrain Jacques, un poète du XIX siècle qui donna à toute la gent de plume une belle leçon d'humilité. Monté à Paris de son Bergerac natal, il publia de nombreux romans, fit jouer des pièces au théâtre (dont un don Quichotte). Pourtant le succès ne venant pas, il reprit en 1886, le métier de son père. Et tout en continuant d'écrire, le soir à la chandelle, le jour il était savetier. Un vieux Molenbeekois prétend que le Le Lorrain en question était un propriétaire foncier et qu'il se prénommait Damien-Ciaudius-Auguste, décédé vers 1884. Le 30 janvier 1937 mourait à Ixelles une veuve Léandre Figue (parfaitement !) née Louise Lelorrain, parente de Damien-Claudius. L'avis nécrologique orthographie le nom en un seul mot. Alors quoi ? Vous avez le choix !

LYS (rue de la).
Elle s'appelle ainsi depuis 1887. Pourtant en juillet 1909, le Collège prend une décision ainsi libellée : Le Collège a décidé de donner la dénomination de rue de La Lys à la servitude de passage établie le long du chemin de fer de ceinture et des maisons de messieurs Thys et Van Eesbeeck, entre la chaussée de Jette et le Boulevard Belgica.

Ah ! j'oubliais : la Lys c'est fort évidemment le fleuve gantois où l'on rouissait le lin. Et pour ne pas faire de jaloux, parmi les fleuves et cours d'eau du pays, Molenbeek a doté LA SAMBRE (1), L'OURTHE, LA MEUSE et L'ESCAUT.

(1) Décision du collège le 1er mai 1903

Source : 
la chanson des rues de Molenbeek Saint Jean de Jean Francis (Louis Musin éditeur Bruxelles)
0 Commentaires



Laisser une réponse.

    Meuilebeik - Menu

    Categories

    Tout
    A & B
    Ajja
    Anecdotes Molenbeekoises
    Belle-Vue
    Brasseries
    C & D
    Cheval Noir
    Cimetière De Molenbeek
    De Coster
    E & F
    Étangs-Noirs
    Etoile
    G & H
    Gosset-Saint Michel
    Histoire De Meuilebeik
    I & J
    Industries & Manufactures
    Istourekes
    Jean Boterdael
    K & L
    La Chanson Des Rues De Meuilebeik
    Laurens
    Leekes
    Les Aquarelles Du Club Des Cinq
    Meuilebeik
    M & N
    Molenbeek Saint Jean
    Molenbeek-Saint-Jean
    Molendance
    Odon Warland
    O & P
    Phenix
    Photos Anciennes
    Porte De Flandre
    Porte De Ninove
    Promenade
    Q & R
    Ransfort
    Rues Molenbeekoises
    Senne
    Solarium Daring
    Tabac
    Vandenheuvel
    Vidéo Diaporama
    Vidéo Diaporama
    Vidéos

    Flux RSS

Home

NO Copyright © 2017

HU(MOEUR)S BUXELLOISES ... ​BRUSSELS ZWANZE ...

Contact

By Tischke Van Meuilebeik
  • ACCUEIL
  • (MOEUR)S
    • BRUXELLES
    • LEEKES / CHANSONS
    • BRUXELLES NOSTALGIQUE >
      • NOTRE BRUXELLES OUBLIE (JEAN D'OSTA)
      • DOCUMENTAIRES - VIDEOS
    • HISTOIRE / CONTES / LEGENDES / PERSONNAGES & PERSONNALITES
    • Brussel Visiteire / Visite de la Ville
    • Hu(moeur) Diaporamesque
  • HU(MOEUR)S
    • ZWANZE BRUXELLOISE
    • VIRGILE
    • SIMONE MAX
  • PHILOLOGIE BRUXELLOISE
    • PHILOLOGIE BRUXELLOISE - ACCUEIL
    • DISKIONNAIRE BRUSSELEIR-FRANCAIS
    • DISKIONNAIRES DES EXPRESSIONS BRUXELLOISES
    • DISKIONNAIRE DES INSULTES BRUXELLOISES
    • DISKIONNAIRE ETYMOLOGIQUE DES MOTS ET EXPRESSIONS
    • LA MINUTE BELGE
  • MEUILEBEIK
    • MEUILEBEIK - ACCUEIL
    • MOLENBEEK SATIRIQUE
  • LES FLAUWSKES DE TISCHKE
  • Agenda
  • Newsletter
  • FACEBOOK
  • A propos
  • Kameroede