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Diskionnaire étymologique des mots et expressions Brusseleir (F/G)

20/8/2014

1 Commentaire

 

Étymologie, détails, origines ... des mots et expressions du dialecte Bruxellois
Les mots commençant par les lettres F & G

Lettre F :

FAÇADE : façade, figure.
Ne klop op a façade : un coup sur ta figure.
Façadeklacher : peintre en bâtiments, par extension, peintre sans talent, sobriquet de Hitler.

FAFOEL : « frotteur de manche », flatteur, le chouchou de l'instituteur, celui qui se mêle des affaires des autres.
Mé fafoel : une mêle-tout.

FAIBLE
Tomber faible sur : avoir un faible pour, se précicipiter sur quelque chose qui fait envie.

FAILLE :
Nous empruntons à H. Van Vreckhom (le Marollien) :
« Faïlle ou folle, de l'espagnol falla : bande d'étoffe. Laine, soie ou dentelle que les femmes se mettent sur la tête lorsqu'elles vont à l'église ». Des gravures ont popularisé la faille de la Bruxelloise.

« La faille était une pièce de soie noire qui descendait en ligne droite de la mantille espagnole, et que les Flamandes ont su porter avec une grâce toute spéciale... Ce vêtement existait encore dans la petite bougeoisie en 1845. » (L. Hymans, « Bruxelles au Temps jadis ».)
Il semble cependant que la faille des Bruxelloises ne soit pas d'origine espagnole, car Henne et Wauters (Histoire de la ville de Bruxelles, tome I, page 173) écrivent : « Déjà, à cette époque — XIV. siècle — les bourgeoises avaient adopté la faille, ce vêtement si commode et dont l'usage se perd de plus en plus » (c'est-à-dire vers 1845). Une note cite les mots flamands « twee falien » d'un acte de donation faite par Siger de Heetvelde à Jean van Heerlen, clerc secrétaire de la ville et « unam chlamidam dictam falie » dans une donation faite par Mademoiselle Vander Meynaertshoven à la fabrique de Sainte-Gudule. (Lettres échevinales du 28 janvier 1391 et du 14 mai 1399, aux Archives de Sainte-Gudule.)
 


FAIT A FAIT (t sonore) : au fur et à mesure.
Schuermans donne «à fait » : onmiddellijk, naarmate. « Zoodra hij zijn daghuur trekt, drinkt hij ze fait à fait op. »

FAK : curieux exemple de corruption d'un mot français.
Dans l'expression « op fak stoen » (veiller), fak et stoen viennent de faction.

FAQUIN : homme élégant (par moquerie).

FARCE : taquin (employé comme qualificatif), il est farce.

FARO : célèbre bière bruxelloise.
« Le nom de la bière bruxelloise viendrait-il de ce qu'en la buvant, on a l'esprit plus lucide, qu'on voit plus clair ? » (H. Van Vreckhom expliquant son étymologie : faro de l'espagnol faro : phare.) « Le nom de faro a été donné par les Espagnols à notre bière bruxelloise, dit Joe Diericx de ten Hamme, à cause de la ressemblance de sa couleur avec le vin de Faro, cru du Portugal très estimé en Espagne. » 

M. A. Harou (Folklore de Godarville, 1893), pense autrement : « le nom de la bière si chère aux Bruxellois dérive du, mot castillan « farro » : liqueur d'orge ».
Selon Larousse (Grand Dictionnaire du XIXe siècle) le «farro » est un potage espagnol qui se fait avec de l'avoine cuite dans du bouillon gras ou maigre, ou dans un lait d'amandes.
 

Toujours d'après Harou, « certains auteurs croient que « farau », « faraud », vieux mot employé jadis pour désigner un homme qui sentait son brave, pourrait bien avoir donné son nom à la bière : bière des farauds, d'où faro ! ». 

Voici ce que disait le poète Ch. Baudelaire du faro :
« Buvez-vous du faro ? dis-je à M. Hetzel ; Je vis un peu d'horreur sur sa mine barbue » Non, jamais ! le faro ! je dis cela sans fiel, C'est de la bière deux fois bue ». Hetzel parlait ainsi dans un café flamand, Par prudence, sans doute, énigmatiquement ; Je compris que c'était une manière fine De me dire : « Faro : synonyme d'urine ». 

Une expression disparue et qui datait du temps où les chevaux abondaient à Bruxelles. Quand l'un d'eux faisait pipi et que son urine moussait sur les pavés, les ketches disaient : « Y fait du faro ! ».

Hé tappe ze faro, doe tappe ze bee (ici on soutire du faro, là de la bière) : se chante en voyant un boiteux. (Voir aussi gueuze, kriek, lambic.)


FAROCRATE : Nom donné, jusqu'en 1914, aux grands amateurs de faro.

FATTY : du surnom de l'acteur de cinéma Arbuckle qui était très gros. Fat (anglais) : graisse. Fatty (plein de graisse) : gros homme.

FERMIBON : terme dont se servaient les enfants au jeu, quand ils voulaient imposer un veto à une manoeuvre de l'adversaire. Fermi vient de « verbieden » (défendre), prononcé « verbée ».
Aux billes, l'interdiction de jouer deux fois se disait « fermidobbele ».

FERSEEBEKKE : passoire.

FLA (du flamand flauw) : fade, ennuyeux.
Flâ proet : discours oiseux, bavardage inutile.
Flave : personne peu intéressante ou qui se rend ridicule.

FLACHE : mou, sans consistance.
Van Vreckhom le fait venir de l'espagnol « flaco » : maigre, décharné, sans énergie, faible.

FLANELLEBIENE (jambes en flanelle) : jambes faibles.

FLEÇAAIN (flerecijn) : rhumatisme, goutte.
Vleegende fleçaain : « goutte volante » ainsi désigne-t-on les rhumatisme qui envahissent tout le corps et déforment les articulations.

FLEDDERE : aller, dans le sens de « comment ça fledder ? » (comment cela va-t-il ?).
On répond : « ça beustel bien » (cela balaie bien).
Schuermans : « Fledderen » : flatter, « frotter la manche ».

FLESSEVRINGER (tordeur de bouteilles) : buveur, soiffard.

FLEUR DE MATRAS (fleur de matelas, crin végétal, varech) : tabac de mauvaise qualité.

FLEURUS : pleurésie.

FLEUS (fluks) : tantôt.
Tot fleûs : à tantôt.

FLIKKE : arranger, faire, doper un cheval.
Flikker : entrechat, danse.
Flikkere : danser.
Schuermans dit : « Flikker » : dans, sprong (entrechat).
Dans une traduction marollienne de la fable « La cigale et la fourmi » la fourmi dit : « Ah ! ti... ti sifflais, qui dit el fourmi ; eh ben ! t'as qu'à faire des flikkers pour t'échauffer, puisque t'as pas fait une spourpot pour l'hiver ».
A la salle de danse, si le Marollien n'a pas trouvé de dame pour danser il boutonne son veston et attend. La mesure arrivée, il part et débute par un flikker (entrechat) à toutes les lampees, puis il danse comme lui seul sait danser... et c'est encore par un flikker à cinq battements qu'il retombe. (« L'Echo de la Presse », dans un numéro paru entre 1914-1918, à Bruxelles.)
Flikkeren : dansen : « Algemeen gebruikt idiotism. Behoort dus niet tot het bargoensch, maar wel tot de volkstaal ». (J.-B. Courtmans, « Zonderlinge Taal » te Zele.)
In zaen bluûte flikker : tout nu.
Slecht geflikt : mal foutu, mal habillé, pas bien.


FLOCHE : gland (d'un rideau, d'un bonnet de police, etc), tache dans la chemise.

FLOEIME (fluimen) : glaires.
En français bruxellois : des flumes. En 1490, à Tournai : « flemmes ».

FLOEIT (fluit) : flûte.
Mé zen floeit oeitgoên (sortir avec sa flûte) : tromper sa femme. Cette expression rabelaisienne n'a pas besoin d'autre explication !
Meuge goên floeite (pouvoir aller siffler) : être congédié.
Gh'ett er veer goên floeite : tu as été tirer quatre jours de prison.


FLOOSKES : balivernes, fadaises, inepties. Schuermans dit : « Flauwskens : te Brussel en Leuven : leugenen, valsche verschooningen, flauwskens vertellen, mensonges, balivernes ».

FLOTCHESBEE : bierre de guerre, extrêmement légère. Mot populaire en 1940-1944.
Flotchesmelk : lait écrèmé qui remplaça le lait entier pendant la guerre de 1940.
Henne et Wauters, dans leur « Histoire de Bruxelles » rapportent qu'en 1572, à la suite d'un conflit, les brasseries chômèrent et que devant l'irritation du peuple privé de ses boissons favorites, les magistrats louèrent des ustensiles de brasseurs et firent brasser de la petite bière dite « cuyte » qui d'après De Potter, un contemporain, n'était que de l'eau. En 1941 on l'aurait appelée de la « flotchesbee ».


FLOUTE (vient de flauw) : faiblesses.
'T ess van floute, dit-on, par exemple de quelqu'un qui est fatigué ou qui a un étourdissement.
'K em enn floute : j'ai un peu faim ; appelfloute : grand faim.

FLUIS : tantôt, opposé à « seffes » : tout de suite.
« Nu krijgh ick weder moet, maar flus was ick benouwt » (« Lemmen met sijn Neus », farce bruxelloise du XVIle siècle).

FOERT : au diable, zut.
D'aucun prononcent « fort » traînant longtemps sur l'o.
Je l'ai même entendu en patois picard, près d'Ath : « fourte » (avec l'accent sur l'e muet).
Schuermans dit : « Foert : weg, voort, van welk het eene verbastering is ; komt voort is : foertgaan... Hij is foert : hij is weg. Men gebruikt het steeds in een verachtelijken zin ».


FOLLE (voir faille).
Une vieille chanson bruxelloise disait :

Wo da men ons mé dekke
't Es de folle van men vrâ,
Ze sCHeult as men er mé trekke
Den ligge we in de râ. 

Nous nous couvrons (au lit) avec la faille de ma femme ; elle se déchire quand nous tirons dessus, alors nous en sommes peinés.

FORDIST : crotteux, sans le sous.
Vient de « Ford », la marque populaire d'automobile américaine. Expression qui vit le jour peu après 1918, quand Ford inonda l'Europe de voitures bon marché.

FRANC : hardi.
Il est assez franc pour aller sur le toit. (« Le Français à Bruxelles », par De Kelper.)
Franc (argent) : bal, boêt, kadol, klopper, botche.

FRÉQUENTEIE : avoir un amoureux ou une bonne amie.

FRETTE (vreten) : manger goûlument, « bouffer ».
Fret : aliments, repas, la « bouffe » (comparer avec l'allemand : fressen, qui exprime l'action de manger vulgairement).
Voir : Ettefretter.
Hij fret zen kas op : il se fait de la bile, il s'en fait.
lk em ma doer oen en boelt en twee keut erme gefret : j'ai mangé beaucoup et c'était bon.
Buune frette : rager.
Z'es altaaid schuun opgezet, mo thoeis hei ze giene fret (elle est toujours coquettement habillée, mais chez elle il n'y a pas à manger) : se dit d'une coquette, sacrifiant tout à sa toilette.

FRICADELLE : boule de hachis, boulette. 

FRITKOT : baraque à frites ; péjorativement : friture. 

FROECHELE (frutselen) : tripoter. 
Froecheleir : tripoteur.

Lettre G :

GANG : impasse, allée, corridor.
Gangske : petite impasse (synonyme : strotche).
Na goen we ne gang ! : cette fois, on va fort !

GARÇON : garçon de café.
Garçon in 't mosselhoeis (garçon au débit de moules). « Deze uitdrukking werd gebezigd voor een long mensch die zich voorstelde « i e m a n d » te zijn. « lemand die zich hoog opsmeet », die buiten of boven zijn stand gekleed ging. « Garçon in 't mosselhuis » was de laatste graad in het kelner-schap. Vôôr den oorlog waren er weinig « mossel-huizen » waar een garçon dienst deed. De « baas » en de « bazin » met de kinderen hielden het zaakje recht. » (Cypriaan Verhavert, dans « Het Laatste Nieuws » du 13 juillet 1937.)


GARDEVIL : agent de police, hareng saur, «boestrink».
« La Régence vient de charger quelques gardes de ville de stationner dans l'Allée Verte pour y maintenir l'ordre. » (« Indépendant », 1-7-1833.)
Dans l'acception : agent de police, garde de ville ne s'entend plus.
La chanson, si populaire, annonçant l'arrivée de la police, parmi les « ketjes » disait :

Lup, lup, lup ! de gardevill' es doe ! De gardevill' es doe (bis) En hadde ni geluupe G'had er oên geweist (bis) 


GARDINAGE (vient de garder) : Le « National Bruxellois » (12-11-1926) s'est occupé de ce mot bien bruxellois : « Le plus souvent, l'acquéreur (à une vente publique) n'a pas le temps /de ranger lui-même les objets qu'il vient d'acheter, et tandis qu'il paie au comptant, un Marollien dévoué va parquer sa marchandise en lieu sûr. Il y a là (au dit lieu sûr) un gardien, voire plusieurs gardiens, veillant avec des yeux de lynx sur les acquisitions faites par les amateurs à la vente... C'est dix francs d'habitude pour un gardien durant une vente. Mais quel nom donner à pareil « travail »?

Du mot « gardien » nos Brusseleers ont fait « gardinage », le mot « gardiennat » leur étant, on le conçoit, totalement inconnu ».


GASTHOEIS (gasthuis) : hôpital.
Gelukkige meense dee gezond in 't gasthoeis ligge : heureux ceux qui se trouvent en bonne santé à l'hôpital.

Avant la guerre de 1914, maints pauvres diables faisaient cette réflexion et ce, avec envie. A cette époque, les hôpitaux disposaient d'une salle spéciale où on hébergeait de vieux ouvriers se prétendant caducs et qui étaient un tantinet carottiers. Il s'agissait de peintres, de couvreurs, de maçons et autres travailleurs du bâtiment pour la plupart âgés. Ils passaient ainsi les mois d'hiver au chaud et bien nourris. Couplet bruxellois : « Ze zaain mé heum de Peremansstroêt opgereye —En recht de paut van 't Gasthoeis in » (on a grimpé avec lui la rue des Vers — et entré à l'hôpital). 


GEARE : vanité, orgueil (genre).
« Ça est tout le grand geâre alors ? » (Bazoef).
« Grand geâre in e klaain strotche » (du grand genre dans une petite ruelle) peut se traduire par cette autre expression bruxelloise : faire de l'esbrouffe (de l'épate, diraient les Parigots).

GAT : derrière, cul.
Dé zae' gat verbrandt moo mo op de bloeze zitte (qui se brûle le derrière doit s'asseoir sur les cloques) : il faut en subir les conséquences.
Ei eit ma ne poeter op ma gat geschilderd (il a peint un moine sur mon derrière) : il m'a possédé dans les grands prix.
Zaen' biene van onder ze gat luupe (courir ses jambes hors de son derrière) : détaler à toute vitesse.
Gat op gat (trou sur trou) : choses qui s'arrangent bien, qui s'assemblent bien.
Stopt da kind za gat (cachez le derrière de cet enfant) : se dit de quelqu'un possédant une superbe calvitie.
Kop en gat : désigne un homme ou une femme de petite taille, mais gros.
Daene eit ne klachkop tot on zae' gat : il est chauve jusqu'à son derrière.
't Komt percees oeit den hond ze gat (ça semble sortir du derrière d'un chien) : se dit d'un vêtement fripé.
Sprekt teige ma gat, maene kop doo zier (parlez à mon derrière, ma tête me fait mal) : fichez-moi la paix.


GEIL (geel) : jaune.
Ne geile : 20 francs.
Ett geil : la jaunisse.

GEIRE (gaarne) : volontiers.
Geirezat : qui est volontiers ivre.
Geirebluut : femme qui ne fait aucune difficulté pour se mettre au lit avec le premier venu.
Geire bâ ! : volontiers avec ! Terme ironique des miliciens exprimant qu'ils sont heureux (!) d'entrer à l'armée.
Ik zeen a geire : je vous aime.
Wij hadden geren raedt : Nous voudrions bien être conseillés (dans « De Ghedwonghe Griet », farce du XVIIe siècle).


GEKAPT : hachis, viande hachée.

GELD : argent.
Ei lupt me 't geld van de coiffeur (il court avec l'argent du coiffeur) : il doit se faire couper les cheveux.

GELUL : radotages.

GEMUL : bric-à-brac, déchets.
Schuermans dit : « Gemul : allerlei kleinigheid of brokkelingen. In Brabant zegt men ook : « gemot » voor « gemul », van mullen ; in 't Fransch : se rompre en petits morceaux ». J'ai trouvé ce mot dans une ordonnance communale sur la Senne publiée à Bruxelles (1341-1354) et reproduite par « Belgisch Museum » 1837, Gand : « In den iersten, dat een iegelije sijn gemul, dat comt van sijns selfs huse, sal gaderen binnen sinen huse, ende doent wech voeren, op sijns cost ».
J.-F. Willems commentant cette ordonnance, traduit « gemul » par « stof, gruis, vuilnis ». Il s'agit des ordures que les gens doivent évacuer, à leurs frais.


GENDARM : gendarme.
De Cort relève comme synonymes : hoeremoech (haremuts) : bonnet à poil et pakkeman : celui qui prend les hommes.
Nos jass, à l'Yser appelaient les gendarmes « piotte-pakkers » (ceux qui prennent les soldats) parce que les gendarmes, patrouillant à l'arrière, arrêtaient impitoyablement les jass qui tentaient de s'en aller sans permission.
Gendarmes et voleurs : jeu d'enfants.


GENEIVELIST : qui aime le genièvre et l'alcool, ivrogne. Voir zattecul.

GENOFFEL : girofle.

GEPERMETEID : permis.
Dat ess ni gepermeteid ! (Cela n'est pas permis !) : c'est scandaleux ! C'est injuste !

GEPLEUMT ou GEPLEUMTCH : enplumé, bien habillé.
Ei ess gepleumtch : il est bien nippé, ou, il a tout perdu

GÉRARIUM : géranium, pelargonium.

GEROKTAAID (du flamand geraaktheid) : attaque d'apoplexie.

GESLIJPE : aiguisé, aiguillonné.
Op eet geslijpe zaain : avoir envie de quelque chose.
Schuermans dit : « op iets geslepen zijn : geneigd zijn om iets te hebben ».

GEST (gras) : gazon.
Poentches on 't gest vaaile (limer l'extrémité du gazon) : se dit d'un fainéant qui passe son temps à ne rien faire.

GETETERD : se dit de quelqu'un qui a une grosse tête.
Coup de tèter : coup de tête employé par les batailleurs des quartiers populaires et par les « veuvechters » des salles de danse.

GEUBBELE : vomir.
Geubbeleir : quelqu'un qui vomit.
Geubbeling : vomissure.
Geubbeling van den deuvel : vomissure de l'enfer (insulte).
Schuermans dit : « Geubelen : in de gemeene spraak gebruikt voor : braken, overgeven ».


GEZICHT (figure).
Agesculteid gezicht (un visage sculpté) : visage grêlé.

GICHELE : rire bruyamment.

GIEZE : jeune fille. Quoique appartenant à l'argot des voleurs, ce mot s'est introduit deci delà dans le parler bruxellois. Is. Teirlinck l'orthographie « geeze ». Kiliaen lui donne aussi l'acception de prostituée.

GNOUF : de nono, l'espagnol pour caduc, tombé en enfance (Van Vreckhom).

GODOUCHE : juron, comme « godoeme ».

GOECHNOEME (IN) (au nom de Dieu !) : Pour l'amour du ciel ! Je vous en supplie !

GOEN (gaan : aller).
Ei zal nemi lang goen (il n'ira plus longtemps) : il ne vivra plus guère.
Da' goet a mei : cela vous va, cela vous convient.
Da' goet a teige : cela vous contrarie.


GOENCHTAG (woensdag) : mercredi.
Quaden Goensdach : le mauvais mercredi (Brabantsche Yeesten).

GOERE (garen) : fil à coudre.
'k em hem on men goere (il pend au fil de mes vêtements) : je ne parviens pas à me débarrasser de cet importun. Il ne me lache plus.

GOESTE : goût, manière.
Eeder zaen goeste : chacun à sa façon.

GOESTING : goût, dégoût, autant qu'on en désire.
Ik kraaig er maen goesting van : J'en suis dégoûté, j'en ai assez.
(« ... die broot hemme no ulle goesting. » « Brusselsch Dialect », J.-F. Willems.)

GOOD (goed) : bien, bon.
Ei zit er good veu : il est dans l'aisance.

GOTFERDOUME : blasphème. (Anglais : goddam.)

GOULAF : gourmand, glouton.
Van Vreckhom le fait dériver de l'espagnol « gula » intempérance, voracité.

GOZETTE : chausson aux pommes.

GRABBELOEIS ou GRABBELINK : action de jeter des friandises ou de menues pièces de monnaie que les enfants se disputent ; fonds de bocaux. (En néerlandais : te grabbel gooien : jeter à la gribouillette.) En confiserie : déchets de gâteaux.
Grabbelink van de moule : le dernier-né.

GRAREBARE : pommes grisettes.

GRATTE : égratignure.

GRECQUE (pain à la) : spécialité de la pâtisserie bruxelloise.
E. Ned, dans « Les Idées de M. Goedzack » écrit :
« Elle fut inventée (la spécialité) autrefois par un pâtissier de la rue Fossé-aux-Loups qui s'appelait en flamand « gracht ». D'aucuns certifient même que ce furent des moines qui la créèrent. Mais on prononçait « grecht » et la pâtisserie nouvelle s'appela « brood van de grecht ». Vous voyez que de là à la traduction actuelle « pain à la grecque », il n'y a qu'un pas.


GREEF (graaf : comte) : ancien mot désignant la fête de la Mi-Carême ou Half-Vasten. Dans le Brabant et surtout à Anvers, les enfants recevaient des présents. Le « comte de la Mi-Carême » ou « de greef » arri-vait, chargé de bonbons ou de verges, pour récompenser les uns ou punir les autres. C'était somme toute, la Saint-Nicolas de jadis. M. Meynkercken a encore entendu ce mot à Bruxelles en 1876.

GRÈMPE : pleurnicher (s'applique surtout aux bébés).

GRENADEER : grenadier.

GREUNWAAIF : « verdurière », fruitière (groenselvrouw).

GROENSCHEL (groenvink) : verdier.
On l'appelle aussi : greûnvink.

GUELORE (gloire) : vantardise, prétention.
Mé Guelore : Marie la Vantarde.

GUERNADIER : grenadier.
Guernadier in twee gezoegd (grenadier scié en deux) ou in twee gekapt (haché en deux) : un homme de petite taille. Synonymes de half spauce (demi-portion).

GUERNOTE : crevette.
« Guernôt en crabbe ! Caricole ! Caricole !» (cri des marchands de crevettes et de bigorneaux).

GUETTES : Guêtres.
Tu auras ça à tes guettes : tu en porteras la responsabilité.

GUEUZE : la plus populaire des bières bruxelloises.

« Un savant », écrit M. Gironino, « dans le « Bulletin de l'Union Civique » nous apporte, à propos, de « gueuse » une indication plus précise et peut-être à tout prendre, digne d'une certaine confiance : il est question dans un compte de 1760, d'un certain Gueus, brasseur bruxellois, qui aurait donné son nom à une bière spéciale inventée par lui. » Une explication, plus ingénieuse que scientifique, a été donnée par Joe Diericx de ten Hamme dans « Souvenirs du Vieux Bruxelles » : « Ce nom », écrit-il, « paraît lui avoir été donné par les Français, qui, ne se doutant pas de la force de cette bière et voyant qu'après en avoir seulement ingurgité une couple de verres, ils ne pouvaient plus faire usage de leurs jambes, tout en conservant la tête très saine, s'écriaient : « Cette gueuse de bière ! ».

Le lambic, mis en bouteilles, prend le nom de gueuze. C'est un mélange de lambic jeune et de lambic vieux.
En 1950, à l'occasion de la journée de saint Arnould, patron des brasseurs, bruxellois, j'avais versé une larme sur la disparition des vieilles bières bruxelloises : faro, lambic, panaché.
A une réunion au Vieux Saint-Pierre, rue d'Anderlecht, un monsieur, haut de taille, replet de ceinture, me prit par le revers de mon veston :
— Monsieur, dit il, vous avez déploré l'absence de vieilles bières bruxelloises. Voulez-vous venir me rendre visite, rue des Capucins ?
— A qui ai-je l'honneur, Monsieur ?
— M. Albert Vossen, secrétaire de l'Union syndicale des Marchands de bière, un des trois frères, mousquetaires de la Mort Subite.
— La Mort Subite, M. Vossen, est un vieux et noble titre bruxellois, cher aux lampeurs de gueuze.
Les uns disent que ce nom vient de ce que des fils de cafetiers se noyèrent au défunt bassin de natation du Nieuwmolen, les autres, qu'il est une allusion au zanzi qui, d'un coup sec, élimine un adversaire et qui se joue de préférence devant un bon pot. Que désirez-vous me montrer, rue des Capucins ?
— Des tonneaux, des éprouvettes, des densimètres, vous faire goûter des bières. Je n'ai pas regretté ma visite. Errant dans les rangées interminables formées par des centaines de tonneaux de gueuze en formation, j'ai fait une découverte : celle d'une maison seigneuriale, cachée entre les rues Blaes, la rue Saint-Ghislain et la rue des Capucins. O vous, qui, aux jours de dèche, allez porter chez « Ma Tante » — In den Berg, pour parler le dialecte du lieu — les plus chéries de vos possessions, savez-vous ce qu'il y a derrière les guichets et les bureaux ? Un petit parc, avec une belle et noble maison à colonnades, ornée d'un balcon à ferronnerie ancienne. J'ai vu ce paysage de rêve en ouvrant une fenêtre du dépôt de bières de M. Vossen. De beaux arbres croissent dans le jardin désert, orné d'une pièce d'eau. L'hôtel, pareil à une de ces bernes maisons de plaisance qu'on voit encore à Boitsfort, est inhabité.
M. Vossen me tend un verre.
— Buvez ceci, me dit-il. Je bois.
— C'est du lambic, dis-je. — Parfaitement. Du lambic. Alors à quoi riment vos regrets sur la disparition des vieilles bières bruxelloises ? Apprenez que le lambic est leur mère à toutes et qu'elle vit encore puisqu'il y en a ici. La fermentation du lambic est très longue et demande au minimum un an, parfois deux ou trois ans avant qu'on obtienne la finesse et le bouquet caractéristiques. Cette longue fermentation requiert de vastes et nombreux locaux et une futaille formidable. C'est la raison pour laquelle il existe, dans l'arrondissement de Bruxelles, en dehors des bras-series, le groupement des Marchands de bière qui fait brasser à façon, c'est-à-dire qu'il achète les mouts de brassins entiers qui fermentent dans leur propre matériel et dans leurs magasins.
— C'est ce que vos centaines de milliers de litres sont occupés à faire ici, dans la fraîcheur, l'obscurité et un arôme qui doit faire défaillir les coeurs de tant de Bruxellois ?
— Ici, nous faisons de la préparation. L'art du préparateur consiste à faire des coupages judicieux, de divers brassins, suivant qu'il voudra les vendre sous la forme de faro, de lambic doux, de gueuze au tonneau ou de gueuze en bouteilles.
—- Alors, le faro, qu'est-ce ?
— Un mélange de lambic à 5.5, avec de la mars édulcoré au moyen de sucre.
Le lambic pur avec addition de sucre sera le lambic doux. La gueuze au tonneau et la gueuze en bouteilles sont des lambics secs, non sucrés.
— Il n'y a pas de sucre dans la gueuze ?
— Pas plus que dans cette eau.
Et M. Vossen, armé d'un densimètre, me fait la démonstration, puis conclut :
— La gueuze est donc la seule bière permise aux diabétiques.
— O, chère gueuze, si injustement bafouée par Baudelaire ! Si je le rencontrais, celui-là, au coin de la rue Chair et Pain... Passant d'une « pipe » à l'autre, prélevant des échantillons de-ci de-là, examinant à la lumière des bouteilles de gueuze pour évaluer leurs dépôts ou constater des traînées insolites, pareilles à des voiles d'algues, M. Vossen m'a fait toute une conférence sur l'art de la préparation. J'avoue humblement que je n'y ai pas compris grand-chose. L'art du brasseur bruxellois n'est pas une science qu'on assimile en deux heures. Il faut des années avant de jongler avec le « Bacillus Viscosus Bruxellensis », qui fait filer le lambic, avec les excès des jeunes bières qui font sauter les bouchons (plus de 3 millions de bouteilles de gueuze furent perdues à Bruxelles, en 1948). Dans ces caves de la rue des Capucins, me voici bien éberlué par la science d'un monsieur qui consacre sa vie à la gueuze. Je suis, tout entier, plongé dans d'étranges réflexions quand une question bizarre m'en extrait :
— Monsieur, dit M. Vossen, qu'est ce que la bière ?
— La bière... euh ! la bière... c'est ce que je bois quand j'ai soif, c'est ce que Jef Lawaait se paie quand il rencontre une tof-mokske.
— Non, Monsieur ! La bière, c'est du pain ! 

— Hein ?
— Lors de l'Exposition de Bruxelles de 1910, deux chimistes prouvèrent, par analyse, qu'un litre de lambic équivaut, en valeur nutritive, à 200 gr de pain, 180 gr de viande, 72 centilitres de lait, c'est-à-dire, par temps de guerre, un petit repas à la Gargantua. Dans sa composition, entrent 40 p.c. de froment et 60 p.c. de malt (orge germée).
— Et le panaché, qu'est-ce ?
— Un mélange de lambic doux et de gueuze au tonneau.
— Mais la gueuze, alors ? J'aurais dû commencer par vous demander cela.
— Le lambic, mis en bouteilles, prend le nom de gueuze. C'est un mélange de lambic jeune et de lambic vieux. Après un été de bouteille, cette bière, d'un goût spécial, agréable, obtient, sauf accident, un moelleux, une mousse et un bouquet parfait, directement assimilable par l'estomac, les sucres ayant été fermentés à 100 p.c.
— Et la kriek ?
— La kriek se fabrique en juillet par adjonction de 60 kg de cerises de Schaerbeek à tête plate, par tonneau de 250 litres. Elle est mise en bouteilles au début de l'hiver, après décantation. N'oubliez pas non plus que le lambic forme son mousseux en bouteille. Un dépôt se crée. C'est la raison pour laquelle la gueuze doit être servie avec soin, comme le bourgogne. Servons-la avec soin, servons-la religieusement. Elle mérite cela, la bonne vieille gueuze bruxelloise.
 

(Voir aussi faro, kriek, lambic.) 

Source :
Dictionnaire du Dialecte Bruxellois / Louis Quievreux / Edition Libro-Science
1 Commentaire
Dirk
7/1/2019 08:57:33 pm

J'en profite pour proposer et demander la signification du mot "gank".

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    D'où viennent tout ces mots et ces expressions si spoem au cœur des Bruxellois ? Ça est une fois ce que Tischke aidé de Lowitje (Louis Quievreux) vas une fois tenter de te verekspliker avant qu'ils soient tout à fait oubliés et au voeïelebak ...

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