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La Tunique (dialogue de la semaine) - Virgile

1/9/2015

1 Commentaire

 

Sketch + Texte

Dialogue de la semaine du Pourquoi-Pas ?
Photo
Dit par :
  • Yves Claessens (narrateur)
  • Gudule (commère)
  • Bruno Bulté (receveur)
  • Martine Willequet (dame)
  • Laurence Decruyenaere (moutard)
Bande sonore :
LES ZWANZEURS - Anthologie de l'humour bruxellois
Georges Lebouc
Enregistrement réalisé sous la direction de Nicole Lorent
Ingénieur du son : Orlando Dus
Production : Radio Bruxelles Capitale - RTBF

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La Panthère et le Gantois - Zizi Festerat

30/7/2015

0 Commentaires

 
Photo
Texte de Zizi Festerat 
Dit par :
  • Michel Hinderyckx (narrateur)
  • Gudule (panthère)

Je vais vous raconter une petite histoire :
Un Gantois se trouvait dans une dèche noire ;
Ça peut arriver à tout le monde, ma foi,
Et moi-même, Messieurs, je le fus quelquefois,
Je l'avoue, humblement, sans chiqué, sans manières.
Qui n'a jamais déché, peut me jeter la pierre !
Ce Gantois se trouvait en pays étranger,
Depuis près de deux jours il n'avait plus mangé.
Il était sans travail, sans aucune ressource.
Et n'avait, juses God, plus un' cens dans sa bourse.
La Providence veillait, car un brave forain
Lui apprit qu'on cherchait pour le cirque voisin
Un homme qui pourrait, moyennant une thune
Faire un certain travail. « Cent sous, c'est la fortune »,
Dit-il ! Il s'agissait (silence et discrétion)
De se mettre le soir dans la peau d'un lion,
Car ce brave animal, atteint de nostalgie
Regrettant son désert, avait rendu la vie.
Donc le Gantois devait revêtir cette peau
Et faire le lion, aux yeux des bons badauds,
Puis, lorsque le dompteur entrerait dans la cage
Il n'avait plus vraiment qu'à rugir avec rage !!!
Ça va ? Marché conclu ! On vide une bouteille.
Ventre affamé, dit-on, possède pas d'oreille,
Et lorsque vint le soir, notre brave Gantois,
Dans la cage en question, se glisse en tapinois.
Tout se passe très bien, il tourne dans sa cage
Et semble aux spectateurs, avoir soif de carnage.
Mais comme il fait très chaud, il a soif, simplement
Il pousse, néanmoins, de longs rugissements !!! 
Tout à coup, plein d'effroi, de rugir, il s'arrête
Des yeux démesurés lui sortent de la tête
La cloison, quelle horreur, soudain vient de s'ouvrir
Et de peur, le Gantois pense s'évanouir,
Car, dans la cage, il voit surgir une panthère
Ça y est ! c'est fini ! c'est son heure dernière !!!
Elle marche vers lui, d'un air très menaçant,
Notre lion rugit, avec un tremblement,
Car cette panthère a l'allure belliqueuse
Et lui n'a pas, mon Dieu, l'âme bien batailleuse,
Il recule en tremblant, mais sans provocation,
La panthère, en un coup, jusqu'à lui fait un bond !
Ciel ! de notre Gantois, la frayeur est immense,
Grelottant de terreur et perdant contenance
Au lieu de rugir, le malheureux pauvre homme,
Vu l'imminent danger, lance un grand « Odverdomme »
Qui sentait son Gantois d'une lieue sûrement.
Prodige merveilleux, la terrible panthère
À ce mot, s'approcha et dit avec mystère
« Ze suis content, z'entends que t'es aussi de Gand ! » 


Juillet 34
Imprimerie Fuytynck, rue des Ursulines, Bruxelles. 

Bande sonore :
LES ZWANZEURS - Anthologie de l'humour bruxellois
Georges Lebouc
Enregistrement réalisé sous la direction de Nicole Lorent
Ingénieur du son : Orlando Dus
Production : Radio Bruxelles Capitale - RTBF
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La Lettre de Madame Bollemans - Roger Kervyn de Marcke ten Driessche

5/4/2015

5 Commentaires

 
Texte de Roge Kervyn de Marcke ten Driessche.
Dit par Gudule (Madame Bollemans)

Monsieur le cher Maîter,
Je m'escuse de vous tombez ennuyeux avec mon écrire mais j'espère que je vous ne dérangeras pas trop.

Voilà Monsieur le cher Maîter c'est pour mon divorce de mon mari que je voudrait divorcée de lui.

Me battre il fait pas et buveur il est pas non plus mais terribel embêtant ça bien. Quand je l'ai marié il était le plus ainé de nous deux et c'est encore mais à cet époque cela ne jouais pas de rôlle. Avec le temps il est devenu journèlement un jour plusse agé. Moi ausi (vous dirai, Monsieur le cher Maîter). C'est fectif mais moi, je suie encore jeune et plein d'en train tandit qui lui est mettenant un vieulard et qui seuffe. Travaillé il a pas jamais beaucoup fait et mettenant depuis lontant plus du tout mais je le lui reproche pas car il touche sa pension, seul'ment du matin au soir il est là assis dans son fauteul à jouer Valencia sur sa mondmuziekske sans jamais une parole.

Touts les dix menutes il avale travers et alors il tousse. " Allé touse pas (je dis) esse que tu sait pas te tenir de touser ? ". " J'ai avalé travers (il dit) c'est quand je joue ". " Pour moi tu doit pas joué " (je dis). " C'est mon seul plésir (il dit). " Mais (je dit) esse que vous pourriez pas une fois joué autre chose que Valencia ? " (je dit). " Tu l'aime pas Valencia ? (il dit). C'est Valencia qu'ils jouaient à la Salle Elisabeth quand nous frèquentiont. Tu sait plus de ça choukelief ? (il dit) tu n'en rappelle plus ? "

Je lui croit que je m'en rappelle ! Mais combien il y a de cela ?... et mènant moi je reste là avec un vieulard qui seuffe et qui jout Valencia sur sa mondmuziekske !... Et combien de temps ça sait encore durée ?... Le docteur dit qu'il est bon pour devenir cent ans. Plaisant hein !

Alors, Monsieur le cher Maîter, j'ai pensée que vous pourriez peutêtre faire un Palais de Justice pour moi et m'insisté dans mon divorce. On m'a explicité qu'il y a deux sortes d'espèces de divorces, le pour cause déterminés et le par consentation mutuel. Seulement voilà je croit jamais que mon mari vat mutuellement consentir ainsi donc il va faloir travaillé avec le pour cause déterminé.

Malereusement sur la conduite de mon mari il tombe rien à redire. Mais je pourrais peutêtre dire qu'il avale travers, que je sait plus contre d'écoutée Valencia tout le temps et que je suie pour l'attrapé dans ma tête et devenir fole ? Enfin je sais pas. Vous fairez moi plèsir si vous viendriez une fois boire une tase de café avec votre Dame et des couques au beurre. On pourrait une fois discutté de tout ça tranquilment à tête reposée et je dirais à mon mari d'allez chez ma file qui est mariée à Linkebeek. Comme cela il y aurait moyen pour tous arrangés.


Ecrivez-moi un mot sivouplait ou tèlèphonez chez la dame d'en bas où je reste si vous savé son numèro. Moi je le sait mais malereusement je puis pas vous le dire car c'est un numèro privée. J'espère un bon oui affirmative et favorable et je vous prix Monsieur le cher Maîter de croire à mes civilisations distingués et reconnaissante. 

Epouse Bollemans, Arthur 
Rue des Prêtres 51 (au troisième, derrière)

P.S. : Pendant que je vous t'écrit je regarde mon mari dans son fauteul. Il est s'endormit avec sa mond-muziekske sur ses genoux. Non, très amusant il est bien pas mais s'est quamême mon mari depuis vingt-cinque ans et le père de mes enfants.
Un jour il se n'endormirat plus dans son fauteulle. En pensant je pense sur un corbiliar qui va doucement par la rue des Minimes. Il y a une couronne avec des aromes et des crissantaine et moi derrière avec mon beau  châl' noire et mes boucles d'orelles de quand ma mère est mort, et les enfants et tous des gens (beaucou) de la rue des Prêtres et de la rue Montserrat (car nous sommes bien considérés dans le quartier, vous pouvez le demander c'est même à qui).
Il fait de brouillard. On va jusqu'à l'église pour comme cela une courte petite messe à deux heures et Monsieur le Curé chante en latin, il jette avec d'eau bénite sur le cercueil. Et puis de retour le cercueil sur le corbiliar et nous après jusqu'à le cimitière. Et puis prendre un verre tous ensemblent. Et puis rentré avec le tram. Et alors quand je suie revenu, ce fauteulle vide ousqu'il se n'assistera plus jamais dedans pour joué sur sa mondmuziekske.
Quand je pense là-sur mes yeux vient tout mouilliè et j'ai envi pour pleurée.
Ecouter, Monsieur le cher Maître, ne fête seulement rien pour m'insister dans mon divorce. Si je voudrait vraiment divorcée je sent bien qu'à la derrière menute j'aurais pas le coeur. Alors c'est mieux pour pas commensé. Mais venez toulemême boire une tase de café avec votre Dame et des couques au beurre. Je demanderez à mon mari pour qu'il resterait à la maison ce jour-là et joué Valencia pour vous.

Extrait de Les Fables de Pitje Schramouille Bruxelles, Labor, 1999 

Bande sonore :
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